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Les Musulmans en France
18/08/2010 16:29
Les Musulmans en France
Courants, institutions, communautés : un état des lieux
de Bernard Godard et Sylvie Taussig
Editeur : Robert Laffont
Collection : Pluriel
Parution : Février 2007
ISBN : 222 110 4730
Résumé du livre
Dans un souci d'objectivité, les auteurs ont cherché à comprendre qui sont les millions de personnes, partageant notre quotidien et qui appartiennent à cette religion, volontairement ou non, plus ou moins activement, voire passivement ou de manière ouvertement critique. Menée à partir de statistiques officielles, cette enquête permet d'appréhender non pas un islam, mais tous les islams de France qui se font face, s'épaulent ou se concurrencent. On saisit à quel point l'islam n'est pas le même selon les communautés (algérienne, marocaine, tunisienne, etc .), ni selon les orientations (sunnite ou chiite). On vérifie les nuances qui opposent, on suit les débats opposant les réformistes aux fondamentalistes, les laïcs aux convertis, mais aussi tous les mouvements marginaux, qui seront peut-être majoritaires dans l’avenir. Enfin, on voit se dessiner, région par région, une carte de France avec des forces nouvelles, entre éthique, business et traditionalisme. Sans se substituer aux autorités politiques ou religieuses, les auteurs posent aussi toutes les questions sur la viabilité des rapports entre islam et république. Quel financement pour les lieux de culte ? Quelle formation pour les imams ? Qui détient l'autorité religieuse ? Autant de questions qui engagent, au-delà de la communauté musulmane, l'avenir de tout notre pays.
Le Mot de l'éditeur
À l’heure où la question de l’islam est plus que jamais l’objet de tous les débats, voici le premier livre de référence, ni religieux ni polémique, consacré à ce sujet. Ce précis de l’islam en France se distingue par son approche sociologique et clairement dépassionnée. Dans un souci permanent d’objectivité, Bernard Godard et Sylvie Taussig ont cherché à comprendre qui sont les millions d’hommes et de femmes, partageant le quotidien de tous les Français, qui appartiennent à cette religion, volontairement ou non, plus ou moins activement, voire passivement ou de manière ouvertement critique. Menée à partir de statistiques officielles, cette enquête à la fois exhaustive et serrée permet d’appréhender non pas un islam, mais tous les islams de France qui se font face, s’épaulent ou se concurrencent. Ce livre est une radioscopie étonnante, qui surprendra par sa richesse humaine, la diversité de ses courants, mais aussi de ses oppositions internes, souvent tranchées. On saisit à quel point l’islam n’est pas le même selon les communautés (algérienne, marocaine, tunisienne, etc.), ni selon les orientations (sunnite ou chiite). On vérifie toutes les nuances qui opposent, par exemple, les musulmans originaires de Turquie à ceux qui viennent d’Asie, de même que l’on suit les débats opposant les réformistes aux fondamentalistes, les laïcs aux convertis, mais aussi tous les mouvements marginaux, qui seront peut-être majoritaires demain. Enfin, on voit se dessiner, région par région, une carte de France avec des forces nouvelles, entre éthique, business et traditionalisme. Sans se substituer aux autorités politiques ou religieuses, les auteurs posent aussi toutes les questions sur la viabilité des rapports entre islam et république. Quel financement pour les lieux de culte ? Quelle formation pour les imams ? Qui détient l’autorité religieuse ? Autant de questions qui engagent, au-delà de la communauté musulmane, l’avenir de tout notre pays.
Les auteurs Bernard Godard, né en 1950 au Maroc, est licencié en sociologie et diplômé de l'INALCO. Commandant de la police nationale où il est entré en 1976, il est appelé au cabinet de J.-P. Chevènement où il est chargé du dossier islam, puis poursuit sa mission au cabinet de D. Vaillant (1997-2002). Il est nommé en 2002 chargé de mission au Bureau central des cultes du ministère de l'Intérieur sur le même dossier. Il a créé le Conseil français du culte musulman (CFCM). Sylvie Taussig est née en 1969, à Paris. Traductrice, elle est aussi auteur de deux romans, Prison (Éditions d'écarts, 2000) et Patron Titan (Galaade, 2006). Sylvie Taussig a été rédactrice en chef de Cités Islam en France (2003).
Notre avis
Un livre que nous recommandons pour mieux appréhender la confession de nombreux citoyens en France surtout en cette période de jeûne de Ramadan qui est une de leurs fêtes les plus importantes. Nous le conseillons également à tous les ignorants qui ne cessent sur divers blogs de déverser des flots d’injures et de haine contre des citoyens de confessions musulmanes qui ne demandent dans leur grande majorité qu’à vivre en paix dans le respect des lois républicaines.
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Joseph Stiglitz, théoricien d’un autre système économique (2)
18/08/2010 14:58
Dans « Le triomphe de la cupidité », le prix Nobel d’économie 2001 ne se contente pas de conter la crise. Il fait également de très nombreuses propositions pour tirer les leçons de nos erreurs.
Sa vision des plans de relance
Comme Paul Krugman, il juge le plan de relance insuffisant car Washington doit compenser les budgets des Etats, qui coupent dans les dépenses et augmentent les impôts. Il démonte l’équivalence ricardienne qui veut que les ménages réagissent à l’évolution des dépenses de l’Etat (en épargnant davantage si les dépenses publiques augmentent par anticipation d’une hausse des impôts) en soulignant que l’épargne avait baissé après les baisses d’impôt de 2001, en dépit des déficits.
Il définit sept principes à un plan de soutien à l’économie : être rapide, être efficace (bon effet multiplicateur), s’attaquer aux problèmes de long terme, se concentrer sur l’investissement, être juste (par opposition aux baisses d’impôt de l’administration Bush) et cibler les zones de pertes d’emploi. Le rebond assez vif de la croissance dès le 2ème semestre 2009 semblait indiquer que ses critiques étaient un peu fortes mais le ralentissement actuel pourrait au contraire prouver qu’il avait raison.
Il soutient que l’Etat aurait dû refinancer les ménages sous l’eau à des taux préférentiels au lieu d’aider les banques et ainsi créer un ruissellement par le bas. Pour lui, l’Etat aurait dû prêter à 2% aux ménages en difficultés, ce qui aurait réduit radicalement leur mensualité. Ainsi le taux de défaut aurait baissé et les banques se seraient mieux portées du fait de la meilleure santé des ménages. Au contraire, les aides aux banques n’ont provoqué aucun ruissellement vers le bas.
Une révolution financière
Revenant sur les crises des pays émergents d’Asie et d’Amérique Latine, il souligne le danger des mouvements anarchiques de capitaux et soutient que « le système financier doit être un moyen au service d’une fin, pas une fin en soi ». Pour lui, la réglementation doit « empêcher les banques d’exploiter les citoyens pauvres ou peu instruits » et « garantir la stabilité du système financier », exactement de que les « de-régulateurs » ont réussi à détruire.
Il propose de taxer les banques et critique l’indépendance des banques centrales pour leur consanguinité avec le secteur bancaire et leur côté anti-démocratique. Il souligne la bonne gestion du Brésil et de l’Inde, où elles ne sont pas indépendantes. Pour lui, « la politique économique implique des arbitrages – des perdants et des gagnants – et on ne peut laisser ce genre de décision aux seuls technocrates. (…) La politique monétaire demande d’arbitrer entre chômage et inflation. »
Il dénonce le biais des banquiers centraux qui voient « l’inflation comme le mal suprême » et qui « prétendent que l’inflation est particulièrement dure pour les pauvres ». Pour lui, « quand on entend les banquiers prendre fait et cause pour les pauvres, on doit se méfier. La vérité est que ceux qui perdent le plus sont les porteurs d’obligation ». Il propose la création d’une réserve mondiale (par émission annuelle d’une nouvelle monnaie de réserve) qui permettrait de compenser les déficits commerciaux d’ampleur raisonnable et limiter la course aux excédents.
Une réforme de la finance
Il constate amèrement que la réforme de la finance n’avance pas et propose des solutions : fonder les rémunérations sur les résultats à long terme, maintien des ventes à découvert et du « marked-to-market » pour garder une discipline de marché, instauration de normes prudentielles contra-cycliques (augmenter les exigences de fonds propres quand la conjoncture est bonne), limiter la titrisation car la complexité réduit la transparence, limiter l’effet de levier et, puisque les banques sont trop grandes pour faire faillite, ne pas hésiter à les diviser, comme l’a suggéré le gouverneur de la Banque d’Angleterre.
On peut néanmoins porter quelques critiques sur ce livre. Il écrit qu’ « il est certain que des choses vont changer à cause de la crise. Le retour au monde d’avant crise est exclu », ce qui semble très optimiste aujourd’hui. Il oublie le biais extrêmement inégalitaire du système éducatif étasunien et surtout dénonce plusieurs fois le risque protectionniste, sans plus argumenter sur le sujet alors qu’il souligne le « casse-tête industriel » des sociétés occidentales, où l’emploi industriel diminue.
Ce livre est très rafraîchissant car Joseph Stiglitz propose beaucoup et n’hésite pas à casser des tabous pourtant extrêmement forts comme la libre-circulation des capitaux ou l’indépendance des banques centrales. Dommage qu’il ne le fasse pas pour le libre-échange.
Source : Joseph Stiglitz, « Le triomphe de la cupidité », LLL, Les Liens qui Libèrent
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Communiqué de presse
18/08/2010 10:14
Le comité DLR de la 14ème circonscription du Pas de Calais partage la vive émotion ressentie par Mr Guy Delcourt, Député et Maire de Lens, face à la parodie insultante diffusée sur France 4 dans le cadre de l’émission « On achève bien l'info». Nous partageons sa colère et dénonçons ce pseudo – humour ravageur qui jette l’opprobre sur toute une population et accentue les facteurs de divisions nationales. Nous nous étonnons également que ce soit une chaîne de France Télévision qui ai diffusé ce monument de bêtise qui insulte la région, mais aussi
la France dans ses valeurs de respect d’autrui.
Toutefois, nous rappelons à Mr Delcourt que, le fait que la population du bassin minier puisse disposer d’une image aussi déplorable, est en majorité dû à sa propre formation politique. Le PS tendance guédiste est établis sur le bassin minier depuis longtemps, trop longtemps. Il a maintenu la population dans un état de sujétion et de dépendance pour régner sans partage. On en voit les effets négatifs aujourd’hui…
Le comité DLR de la 14ème circonscription
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Commentaire de cimares (17/09/2010 12:00) :
voilà une analyse très proche, pour ne pas dire identique à celle que je
développe depuis des années auprès de mes propres amis politiques.
Cette analyse n'est pas seulement à appliquer au PS du Pas de Calais.
Elle est aussi vrai pour les privilégiés des Hauts de Seine, mais depuis
moins longtemps à l'échelle du temps qui nous sépare de la fin de la
guerre.
C'est pour cela que la démocratie doit mettre en place des
contre-pouvoirs, pour éviter les effets d'un système amenant
l'endogamie dans toutes ses strates.
Et sur ce sujet, le Pas de Calais est bien placé; c'en est même une
caricature.
Il faut vraiment être imprégné de cette culture du chef pour être aveuglé à
ce point et ne pas s'en apercevoir. Maintenant, il faut aussi le dire
et le dénoncer: c'est encore autre chose parce que, dans cet
environnement culturel qualifié de "guediste", celui qui le dira se
retrouvera mis au ban; dans le système bien de chez nous il se trouvera
menacé et risquera son emploi avec les moyens indignes utilisés par les
tenants du pouvoir.
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Que veulent dire les mots Roms, Tsiganes et Gens du voyage ?
17/08/2010 12:09
Cela dépend de qui les prononce.
Soixante-dix Roms ont été expulsés d’un bâtiment à Montreuil. Depuis l’annonce par le président Nicolas Sarkozy le 28 juillet de mesures contre certains «Roms et le Gens du voyage», plus de 40 camps ont été démantelés selon Brice Hortefeux. A Bordeaux, ce dernier Week-end, après une journée marquée par des échauffourées, quelque 140 familles ont passé la nuit sur les axes menant au parking qui leur avait été réservé, en face du terrain où ils souhaitaient stationner. L’article ci-dessous, publié au moment de l’annonce du président de la République, revient sur la confusion qui règne autour de ces termes.
Dans un communiqué du mercredi 21 juillet *, Nicolas Sarkozy estimait que les violences qui ont suivi la mort d’un jeune homme de la communauté du voyage dans le Loir-et-Cher «soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms.» La déclaration a suscité les réactions de diverses associations, comme la Ligue des droits de l’homme qui a dénoncé «une réunion pour stigmatiser une ethnie.» Gens du voyage, Roms, gitans, Tsiganes, romanichels, manouches: de nombreux mots sont utilisés, dans des contextes différents et souvent de manière confuse, pour désigner des populations parfois sédentaires, parfois itinérantes, françaises ou non. Quelle est la différence entre ces termes ?
L’Union européenne utilise le terme de Roms (ou Roma en anglais), qui signifie «homme» en hindi en «référence à divers groupes d’individus qui se décrivent eux-mêmes comme Roms, Gitans, Gens du voyage, Manouches, Ashkali, Sinti, etc.», une population à laquelle elle a déjà consacré deux sommets depuis 2008 pour favoriser son inclusion dans les différents pays membres.
Marcel Courthiade, titulaire de la chaire de langue et civilisation romani à l’Institut national des langues et civilisations orientales, approuve cette dénomination générale de Roms pour désigner les populations qui ont en commun une origine et la langue romani, ou du moins le souvenir de l’usage de cette langue. D’un point de vue historique, les Roms au sens large ont été déportés au XIe siècle de la vallée du Gange, en Inde, et a migré progressivement à travers l’Asie occidentale puis l’Europe jusqu’au début du XXe siècle. Les premiers Roms sont arrivés en France autour du XVe siècle.
Si l’on accepte cette définition, il y aurait actuellement en France entre 350.000 à 500.000 Roms, dont la quasi totalité est de nationalité française, sur un total de 10 à 12 millions dans l’Union européenne. Une idée reçue répandue voudrait que les Roms soient des nomades, pourtant seulement 2% d’entre eux sont du voyage en Europe.
L’Union romani internationale, une organisation reconnue par les Nations Unies qui défend les droits, la culture et le langage des peuples romanis, a été crée en 1978 et témoigne d’une volonté de revendiquer un patrimoine commun. Mais dans plusieurs pays comme la France, l’Allemagne ou le Brésil, certains Tsiganes ne veulent pas d’une identité transnationale rom et revendiquent, au contraire, l’accès à la pleine citoyenneté de la nation qui leur donne leur identité légale, comme l’explique Marc Bordigoni, ingénieur de recherche CNRS à l’Institut d’ethnologie méditerranéenne et comparative. Jérôme Weinhard, animateur du pôle juridique de la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (Fnasat), confirme que le choix du terme que l’on utilise pour désigner cette population est aussi souvent un choix politique.
Plutôt que «Roms», c’est ainsi le terme «Tsiganes» qui est utilisé et accepté en France pour désigner cette population qui a en commun la langue romani, et que nous utiliserons pour cet article. Selon Marcel Courthiade, le mot «tsigane» désignait à l’origine une secte comprenant de nombreux Arméniens en Asie mineure, disparue au début du XIe siècle, à la même époque de l’arrivée des Roms, d’où la confusion entre les deux populations. Mais le terme s’étant vraiment développé lors de l’esclavage des Roms en Moldavie, et est péjoratif dans de nombreux pays balkaniques et slaves. Il est réapparu en France après la Seconde guerre mondiale, car il était utilisé par les nazis.
Les universitaires et les Tsiganes français font une distinction en limitant le mot «Gitans» aux Tsiganes de la péninsule ibérique et du sud de la France. Le terme est lui aussi souvent utilisé ou perçu de manière péjorative. Comme le rappelle Jérôme Weinhard, les mots changent souvent de sens selon ceux par qui ils sont prononcés ou le contexte dans lequel ils sont utilisés. Les manouches sont eux une branche de Tsiganes principalement présents dans l’est de la France depuis le début du XIXe siècle. Le terme romanichel signifie «le peuple Rom» en romani et serait théoriquement le meilleur terme à utiliser, mais encore une fois il a acquis une connotation très péjorative en France.
Les termes «Roms» au sens de l’Union européenne ou «Tsigane» ne sont pas utilisés par les autorités françaises, justement parce qu’il qualifie une population sur des bases ethniques, ce qui est contraire à la constitution. «Gens du voyage» est le terme juridique et administratif qui désigne une catégorie de personnes dans le droit français. Cette catégorie administrative recouvre une grande diversité de personnes avec des situations économiques et des origines très diverses, dont des Français qui n’ont rien à voir avec les Tsiganes, des gitans etc. Par contre on n’y compte pas les roms au sens français du terme, qui sont des ressortissants de l’Union européenne, majoritairement Roumains et Bulgares arrivés pour la plupart en France après la chute du Mur.
La confusion entre les «gens du voyage» et les Tsiganes vient en partie de cette spécificité française qui interdit à l’administration de qualifier une partie de la population sur des critères ethniques. Au début du XXe siècle, le gouvernement français veut surveiller les Tsiganes qui sont alors victimes des pires préjugés, comme en témoigne cet extrait des débats au Sénat du 10 mars 1911 cité par le blog Combat pour les droits de l’homme du Monde, mais sans utiliser un terme ethnique.
L’appellation «nomades» est alors officiellement utilisée, et la loi du 16 juillet 1912 leur impose un carnet anthropométrique obligatoire qui contient des informations telles que l’envergure, la longueur et la largeur de la tête, la longueur de l’oreille droite, la longueur des doigts médius et auriculaires gauches, celle de la coudée gauche, celle du pied gauche, la couleur des yeux ou encore la forme du nez.
Plus tard, ce fichage a été utilisé par le régime de Vichy, qui a interdit le nomadisme et enfermé les nomades, soupçonnés d’espionnage, dans des camps d’internement un peu partout en France, alors que le régime nazi persécutait les Tsiganes à travers l’Europe. Après cette persécution, le mot «nomades» est devenu inutilisable, et remplacé par le néologisme «Gens du voyage» avec la loi du 3 janvier 1969, qui remplace également le carnet anthropomorphique par un livret de circulation.
Si le problème de la dénomination des populations tsiganes ou romani est si compliqué, c’est aussi parce qu’elles ne s’accordent pas entre elles sur les termes et leur définition.
Dans une tribune coécrite dans les colonnes de Libération, Stéphane Lévêque, président de la Fnasat, explique également qu’il s’oppose à l’erreur faite par Nicolas Sarkozy, qui «consiste à identifier «gens du voyage» et «Roms». Or la première appellation renvoie à une classification administrative française relative à un mode d’habitat «constitué de résidences mobiles» (loi du 5 juillet 2000) ; tandis que les Roms sont des ressortissants des pays de l’Est, sédentaires dans leur grande majorité.»
«En France, l’appellation « gens du voyage» désigne, dans le vocabulaire de l’administration et souvent de la population française, notre population. Nous ne nous reconnaissons pas nous-mêmes sous cette appellation d’un point de vue humain, culturel et identitaire. Tenant compte de ce qui précède, lorsque l’appellation “Gens du voyage” se substitue aux mots Tsiganes, Manouches, Gitans, Roms, Sinté ou Yéniches pour désigner nos populations respectives à des fins d’hostilité, dépréciatives, discriminatoires, ou racistes à notre égard, nous exigeons que cet acte soit considéré comme de l’antitsiganisme et/ou de la tsiganophobie, et soit systématiquement dénoncé et condamné publiquement par les autorités.»
Une partie des Tsiganes demande un statut officiel qui favoriserait «la promotion de notre patrimoine culturel et linguistique en tant que partie intégrante du patrimoine français», et que «la contribution de notre population, partie intégrante de la nation française depuis plusieurs siècles, et active sur les plans culturel, patrimonial, artistique, industriel, économique, sociologique, spirituel, écologique, agricole, celui du développement durable etc. soit dûment reconnue et mentionnée dans les livres scolaires.»
Les divisions au sein même de la population Rom se reflètent également dans l’attitude vis-à-vis des titres de circulation des «gens du voyage»: «certains veulent les conserver tandis que d’autres réclament une carte d’identité avec une adresse fixe», explique Pierre Hérisson, qui rajoute que «s’ils pouvaient se mettre d’accord entre eux cela nous arrangerait tous.»
Si la complexité de la question des vocables des Roms et des Tsiganes peut pousser à accorder éventuellement un peu d’indulgence aux politiques qui s’emmêlent les pinceaux dans les termes, elle n’explique pas tous les amalgames. Le gouvernement français a relayé au niveau européen ses préoccupations concernant la délinquance des Roms suite aux évènements de Saint-Aignan à travers son secrétaire d’Etat aux affaires européennes Pierre Lellouche lundi 26 juillet. «Il n’est pas question de stigmatiser une communauté ou des Etats, a indiqué le ministre. Mais nous sommes confrontés à un réel problème et le temps est venu de s’en occuper,» évoquant la forte progression («plus de 150 % à Paris») de certains faits de délinquance commis par des mineurs roumains. Pierre Lellouche a sans doute oublié que moins de 10% des Roms (au sens européen et de l’Union romani internationale) de France sont des Roumains, tandis que les Roms ne représentent qu’une minorité des 120.000 citoyens roumains habitant en France. Il y a encore du travail…
Grégoire Fleurot (Slate.fr)

* Déclaration de M. le Président de la République sur la sécurité
Conseil des ministres – Palais de l’Elysée — Mercredi 21 juillet 2010
Des évènements d’une extrême gravité viennent de se produire ces jours derniers dans l’Isère et le Loir-et-Cher marquant une escalade de la violence, en particulier envers les forces de l’ordre.
Ces évènements ne sont pas acceptables.
Le Gouvernement mène une lutte implacable contre la criminalité. C’est une véritable guerre que nous allons livrer aux trafiquants et aux délinquants. L’autorité de la loi doit être respectée sur l’ensemble du territoire national.
C’est pourquoi j’ai décidé de nommer Préfet de l’Isère Eric LE DOUARON un policier de métier, Préfet de la Meuse, qui a été durant 6 ans un très remarquable directeur de la sécurité publique à Paris, de la même façon que j’ai nommé voici quelques semaines Préfet de la Seine Saint Denis un autre grand policier en la personne de Christian LAMBERT. J’installerai moi-même le nouveau Préfet le 30 juillet.
J’ajoute que les évènements survenus dans le Loir et Cher soulignent les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms. Je tiendrai une réunion à ce sujet le 28 juillet. Cette réunion fera le point de la situation de tous les départements et décidera les expulsions de tous les campements en situation irrégulière.
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Sans commentaires...
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